Elle se gare ou s'ouvre avec un smartphone, multiplie les gadgets et se conduit de manière semi-autonome. Dans sa version break, la Mercedes Classe E ajoute à toute cette technologie un énorme coffre. Premier contact à bord de la Mercedes E 350 d.
La pire menace vient parfois de sa propre famille. Entre le style coup de cœur du CLS Shooting Brake et un gros SUV GLE victime de la mode, le break Classe E break va devoir jouer des coudes pour se faire une place dans la galaxie Mercedes.
Suffisant pour l'enterrer tout de suite ? Pas encore. Peut être moins tendance, cette grande routière au vaste coffre joue les classiques et perpétue une longue tradition qui a débuté en 1978 avec la série 123. Plus long d'un centimètre et plus haut de sept petits millimètres par rapport à la berline, cette sixième génération conserve une élégance intemporelle et un style élancé. Avec une vraie soute à l'arrière, une foule d'aspects pratiques et un véritable arsenal technologique.
La Classe E break propose au lancement deux moteurs à essence E 200 (184 ch, à partir de 50 150 €) et E250 (211 ch, à partir de 52 300 €). L'offre diesel se résume pour le moment au 220 d de 194 ch, disponible dès 52 000 €. Il sera rejoint d'ici quelque mois par le E 350 d, fort d'un V6 de 258 ch.
Facturé 2 800 € de plus que la berline, le break ajoute des barres de toit, une suspension arrière pneumatique avec correcteur d'assiette ainsi qu'un hayon à ouverture et fermeture électriques.
Comme pour la berline, la gamme s'articule autour de quatre finitions (Classe E, Executive, Sportline et Fascination). Facturée 65 300 € (estimation), la 350 d n'est disponible qu'à partir d'Executive : présentation spécifique, suspension sport, aides au stationnement AV/AR, caméra à 360 °, détecteur d'angle mort, pavé tactile TOUCHPAD, sièges AV chauffants et rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement.
Notre version d'essai 350d Fascination monte encore en gamme : combiné d'instrumentation HD de 12,3 pouces, sono Burmeister, toit ouvrant panoramique, hot spot, etc (voir tableau). Dans ce cas, la note grimpe alors à 74 400 €.
En optant pour le Pack d'assistance à la conduite (1 800 €), la
Classe E devient au besoin semi-autonome. Elle change de voie d'un coup de clignotant, roule aux vitesses autorisées, adapte son allure selon le trafic, freine toute seule en cas de danger et négocie les virages à votre place.
Pas question pour autant de se laisser conduire. Après une bonne dizaine de secondes, le système exhorte son chauffeur à reprendre le volant par une alerte auditive, avant de s'arrêter net en l'absence de toute réaction. Alors, autant garder la main, surtout quand le système fait quelques erreurs de lecture sur le marquage au sol...
En prenant les commandes, son pilote profite d'une grande routière hors pair. La suspension pneumatique optionnelle (1 300 €) isole des agressions de la route avec un rare talent. Et le châssis imperturbable donne envie d'aligner les kilomètres sans modération, même si son typage privilégie le confort au dynamisme.
Le V6 diesel 350 CDI correspond parfaitement à son standing. Onctueux, souple et vigoureux, il réserve un agrément et des performances de premier plan. Une force tranquille qui se fait oublier grâce à sa discrétion et une insonorisation soignée.
Pour 400 € de plus, la Classe E break s'ouvre et se ferme au moyen d'un smartphone. Pratique quand on oublie ses clés, même si l'absence d'un vrai système mains libres oblige à approcher l'appareil près des serrures...
Une fois à bord, la présentation moderne rappelle celle de la Classe S. L'instrumentation entièrement digitale repose sur un immense écran de 12,3 pouces (série sur Fascination, ou option pack technologie à 4 400 € sur Executive et Sportline). La qualité de fabrication est impeccable et les possibilités de personnalisation nombreuses, à condition de mettre la main au portefeuille.
Malgré une assise un peu courte, les places arrière latérales sont accueillantes et confortables. Mais comme toujours sur ce type de véhicule, le passager du milieu est toujours le moins bien installé. La faute à une assise et un dossier très fermes et à un tunnel de transmission fort gênant pour installer correctement ses pieds.
Le coffre a beau avoir perdu 55 litres par rapport à son prédécesseur (640 litres contre 695), il joue toujours les soutes. La vaste découpe
de hayon, son seuil de chargement bas et ses formes carrées le rendent très pratique. Motorisé électriquement de série, il peut s'ouvrir et se fermer à distance ou d'une simple impulsion du pied avec le pack Keyless go (1 500 €).
Une nouvelle fonction "chargement" permet de gagner 30 litres supplémentaires (soit 670 litres) en inclinant les dossiers arrière de 10°. Ces derniers se rabattent en trois parties (40/20/40) depuis le coffre, libérant un espace plat de 1 820 litres (1 950 litres sur l'ancien modèle). Un vrai cargo capable d'engloutir 745 kg de charge utile.
La Classe E break profite pour le moment d'un coup d'avance technologique sur ses deux principales rivales plus anciennes, mais dotées d'une transmission intégrale, en série ou en option.
Datant de 2011, l'Audi A6 Avant 3.0 TDI profite d'un moteur plus puissant (272 ch) et d'une transmission intégrale quattro. Disponible à partir de
58 820 € en Ambiente, elle revient à 71 320 € en Avus. Son coffre reste en retrait (de 565 à 1 680 litres).
D'une contenance de 560 à 1 670 litres, celui de la BMW Série 5 Touring est également inférieur. Remplacée en 2017, la 530d conserve un excellent compromis confort/agrément/dynamisme. Et ses tarifs sont aussi plus serrés : à partir de 59 500 € en Lounge et 65 350 € sur un modèle Luxury un peu moins bien pourvu que chez Mercedes.
Disponible dès 56 450 € (Momentum), la récente et exotique Volvo V90 D5 AWD lui oppose un quatre cylindres diesel moins puissant (235 ch), moins onctueux, mais plus économe sur le papier (4,9 l/100 km). Sa capacité d'emport (560 à 1 526 litres) ne peut lutter face à la Mercedes, contrairement à son équipement qui se montre plus généreux en Inscription Luxe (68 310 €).
Avec un volume de 660 à 1 950 litres, le coffre de la Skoda Superb Combi est le seul à offrir plus d'espace. Par contre, son quatre cylindre diesel 2.0 TDI de 190 ch et son positionnement tarifaire bien plus bas (44 200 € pour un modèle haut de gamme 2.0 TDI 190 DSG Laurin & Klement) n'en font pas une rivale directe de la Classe E break.
Comme toujours, la Classe E reste « L'incontournable » break routier haut de gamme. Son vaste coffre, ses qualités routières et son confort font toujours figure de référence sur son segment et en dehors : aucun SUV ne propose de telles prestations. D'ailleurs, Mercedes ira aussi se frotter aux SUV la version All Terrain (rivale de l'Audi A6 Allroad), dévoilée au Mondial de Paris.
Cette sixième génération y ajoute les dernières tendances technologiques du moment comme la conduite semi-autonome. Une innovation optionnelle qui oblige encore son conducteur à garder la main. Ce dernier peut alors compter sur un V6 diesel à la hauteur de ce que l'on attend d'un tel break. Mais comme toujours, la qualité se paye au prix fort, surtout après avoir opté pour les nombreuses options technologiques.
On aime
- Le confort de très haut niveau
- Le coffre aussi vaste que pratique
- L'agrément mécanique du 350d
- La technologie disponible
On regrette
- La conduite semi-autonome encore à parfaire
- Les options indispensables
- Tarifs élevés