109 ch dans une Smart, c'est forcément signé Brabus qui élabore depuis toujours les Smart les plus affûtées. Essai de cette nouvelle Smart sportive en version Fortwo Cabrio Xclusive qui peut dépasser les... 30 000 euros !

La quadrature du cercle : d’une Smart ultra-urbaine au gabarit riquiqui, Brabus a essayé à chaque génération d’en tirer une version au caractère sportif, souligné par le ronflement volontaire du petit 3 cylindres. Sauf qu’une puce presque aussi haute que large ne pouvait améliorer son comportement qu’à coup d’amortissement « bout de bois ». Tandis que sa transmission aux passages de rapports horriblement longs complétait un tableau peu reluisant. Mais cela, c’était avant. Avant que Smart ne collabore avec Renault pour cette troisième génération qui partage beaucoup avec la Twingo, notamment un châssis digne de ce nom. Une aubaine pour Brabus qui sert enfin une Smart pétillante, et toujours luxueuse et personnalisable.

Autant le dire d’emblée : en version Cabrio Xclusive, la Fortwo Brabus est capable de dépasser allègrement les 30 000 € en cochant toutes les options possibles, un luxe bien loin de toute notion de raison. Elle seule peut se le permettre car c’est une voiture unique sur le marché et nombre de ses clients apprécient le haut niveau de personnalisation qu’elle offre dans son gabarit inégalé.

Mais rien n’oblige à prendre une version Xclusive (27 050 €). La Brabus Cabrio démarre dès 22 650 € (3 300 € de plus qu’en Coupé) avec un équipement plus limité, sans navigation sur écran de 7 pouces (700 €), horloge et compte-tours (160 €) ou pack feux et essuie-glace automatiques (520 €). Quant à l’aide au stationnement avec caméra (650 €), elle est même en option sur la version Xclusive. Petite, mais gourmande ! Reste que si vous souhaitez le look Brabus, sans les aspects techniques, un Pack Sport Brabus est proposé pour 2 000 € sur les versions Cabrio Passion et Prime, baissant le ticket d’entrée à 18 325 €.

Loin de toute définition radicale et fatigante après quelques kilomètres, la Smart Brabus, troisième du nom, est un monstre… d’homogénéité ! D’abord, Smart et Brabus ont eu l’intelligence de ne pas définir un niveau sonore trop élevé pour sa ligne d’échappement. Le sympathique bruit du 3 cylindres est ici gentiment souligné, on en viendrait presque à regretter de ne pas avoir de valve active pour libérer à volonté le son en conduite plus sportive. Car la petite Smart est tout à fait capable de suivre si on la mène de manière plus dynamique.

Le mini 3 cylindres de 0,9 l porté à 109 ch lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 9,5 s (un peu moins bien que la précédente, plus légère) et offre une fonction launch control ! La boîte de vitesses à double embrayage Twinamic revue pour être plus rapide joue parfaitement son rôle, confortable en mode automatique comme manuel avec ses palettes au volant. La Fortwo se joue de la ville bien sûr, mais aussi des parcours sinueux où sa très grande maniabilité fait merveille. Nous avons même pu la pousser aux limites sur circuit, où l’ESP montre sa tolérance un peu plus large au lever de pied.

Le freinage s’est montré suffisant malgré ses simples tambours arrière.
La direction recalibrée fait preuve de précision et, bonne nouvelle, le diamètre de braquage (6,95 m !) n’a pas souffert de la monte pneumatique en 16 et 17 pouces, spécialement étudiée par Yokohama. La suspension abaissée de 10 mm ménage aussi un confort tout à fait acceptable, tandis que la tenue de cap n’est pas prise en défaut majeur, même à 170 compteur sur notre autoroute allemande d’essai. De quoi envisager tout type de trajets, comme… une « vraie voiture ».

La Smart ne partage pas que sa base technique avec la Twingo. On retrouve les traces de cette collaboration intense dans l’habitacle même, au niveau des poignées de portes, commodos, boutons de commandes et système d’info-divertissement. A bord d’une voiture de ce prix, et en se souvenant de l’ambiance unique des précédentes générations, on attendrait un peu plus d’exclusivité. Heureusement, malgré certains panneaux de plastique très basiques, l’impression de qualité de construction rassure et on apprécie… l’espace disponible. D’un geste, la capote électrique se manipule en roulant, bien pratique pour en profiter dès que possible. Côté coffre, l’accès est pratique avec la double ouverture dont la ridelle reçoit les arches de toit pour passer d’une configuration découvrable à cabriolet.

Pour se démarquer des Smart « normales », notre Brabus Xclusive affiche un plaquage de (faux) cuir sur la planche de bord, des compteurs, leviers de vitesses et de frein à main spécifiques et de confortables sièges recouverts de cuir Nappa et au maintien renforcé. Pour plus de différenciation, il faudra passer par le programme Brabus Tailor Made avec son cuir au choix proposé à 3 530 €.

Difficile d’évoquer la concurrence d’une voiture aussi unique dans sa définition comme dans son gabarit… Il faut en fait avant tout aller chercher dans sa propre gamme. La Smart Brabus est également proposée en version Coupé, plus abordable avec un prix d’accès à 19 350 €, mais il faudra se contenter du toit panoramique en série en lieu et place de la fonction cabriolet bien agréable. Plus proche de la Renault Twingo GT, sa cousine directe, la Forfour Brabus (à partir de 20 520 €) offre quatre places et une vitesse de pointe relevée à 180 km/h.

Parmi les autres marques, il n’y a guère que Abarth et Mini qui pourraient éventuellement rentrer dans la même shopping list. Chez le premier, la 595 offre 145 ch, d’excellentes performances et un comportement plus affûté dans un gabarit autrement plus grand (3,66 m). Il faudra compter 22 100 € pour une version juste découvrable avec une boîte robotisée moins efficace. Quant à la Mini, c’est un vrai cabriolet 4 places à partir de 24 650 €, mais au gabarit encore moins capable de se garer dans un trou de souris.

Plus vive, plus agréable à conduire, presque aussi confortable : la Smart Brabus serait presque un choix de raison au moment de se décider pour une Fortwo s’il n’y avait le « détail » de son tarif. Car le traitement qu’elle reçoit colle parfaitement à la vocation de cette Smart enfin capable de prestations routières honnêtes, avec un comportement rassurant et un confort très acceptable. Mieux, la Brabus parfait les avantages de la petite citadine maligne en renforçant sa vivacité, profitant de sa maniabilité hors pair et de son plaisir de conduite très ludique, sans la transformer en sportive trop radicale. Avec un moteur au bruit gentiment sportif, mais pas agressif et une transmission automatique rapide, elle est une excellente compagne au quotidien. Mais est-ce que les près de 5 000 € supplémentaires face à un modèle Passion 90 ch Cabrio, soit près de 30 %, équivalent au gain en plaisir de conduite ? Non, mais le prix de l’exclusivité n’a souvent pas de prix.

Подпишись на наш Telegram-канал